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Communications - L’Improvisation : au théâtre comme ailleurs
Matières à conversation - Théâtre du Lierre - Octobre 2004
En fait, le titre de ma contribution n’est pas «l’improvisation au théâtre et ailleurs», mais comme ailleurs. Nuance, en cela que je vais me permettre d’élargir un peu le propos et, peut-être, y exprimer une opinion sujette à controverses.
D’abord, il n’y a pas de raison que l’improvisation ait un statut différent au théâtre que dans les autres expressions (d’où au théâtre comme ailleurs). Ensuite, je ne crois guère à la réalité de l’improvisation. Voilà l’objet du délit d’opinion sujette à controverse. Dans les 15 minutes qui me sont imparties, je ne pourrais pas développer toute mon argumentation, mais ainsi il y aura au moins ensuite matière à conversation.
En premier lieu, il conviendrait de s’entendre sur, précisément, ce que l’on entend par improvisation. À consulter les dictionnaires, on peut lire évidemment que l’improvisation c’est l’action d’improviser.
Alors improviser, c’est composer sur le champ et sans préparation. On parle aussi de création spontanée à propos d’improvisation. Il faudra revenir sur ce rapprochement improvisation - création.
Un impromptu (en musique, en danse, comme au théâtre) : petite pièce composée sur le champ et, en principe, sans préparation, là aussi.
Voilà pourquoi, en second lieu, il ne convient pas, en la matière selon moi, de séparer le théâtre des autres arts du spectacle, notamment la musique et la danse.
La danse est aux origines du théâtre comme on le verra mais, de nos jours, elle se présente comme un aboutissement, comme synthèse contemporaine : espace sonore, espace scénique, espace gestuel + maintenant la voix et la parole.
Juste petite visite éclair à la musique et à la danse. Je ne viens pas ici en concurrence avec d’autres beaucoup plus compétents que moi sur le sujet. En musique, l’improvisation peut se voir comme exécution et/ou création spontanée, ni préparée ni notée. L’interprétation a été pendant longtemps synonyme de création spontanée. Le résultat de ces compositions éphémères survivait grâce à la transmission orale qui entraînait des versions successives en constante évolution de langage. Avec la notation à l’occidentale, se crée la mémorisation d’une musique qu’on finira par qualifier de savante. Mais aussi ne dit-on pas, par ailleurs, que la musique est vivante quand elle donne l’impression d’être improvisée.
(Notion d’improvisation partielle où la démarche de l’interprète se surajoute à celle du compositeur, qui peut prévoir et intégrer cette forme d’intervention).
L’improvisation est aussi une qualité de l’interprétation, mais, individuelle ou collective, elle doit respecter toujours des règles conventionnelles de langage, sans l’observation desquelles le produit sonore reste inintelligible.
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